QUEL EST LE LIEN ENTRE VOS MIGRAINES ET CE QUE VOUS MANGEZ ???
Migraines et maux de têtes sont des troubles bien présents de notre quotidien et cela fait souvent l’objet d’une consultation de micronutrition.
« je viens vous voir parce que j’ai des migraines depuis longtemps et on m’a dit que cela pouvait être lié à ce que je mangeais»
Dur à croire pour les septiques et encore moins par la médecine conventionnelle qui ne s’intéresse pas à l’origine de la symptomatologie mais seulement à mettre en sourdine le symptome.
C’est comme cela que l’on peut devenir « accros » aux anti inflammatoires ; paracétamol, triptans…qui au final ne font même plus d’effets !
Apres avoir écarté les causes mécaniques (traumatismes osseux, accidents, fractures…), les tumeurs bénignes ou malignes, les causes émotionnelles et bien d’autres, on peut enfin se poser la question : et si c’était lié à une indigestion ???
Et oui car notre corps est doté d’une intelligence phénoménale. Un aliment qui ne lui convient pas et il va le faire sentir de façon parfois suptile et sournoise au point que l’on ne penserait jamais à cela !
« Vous voulez dire que mes maux de tête seraient liés à mon omelette prise au petit déjeuner ? mais j’adore ça ! et ce sont des œufs frais et bios ! et puis j’en ai toujours mangé ! justement.. »
Étant donné que le corps a sa façon bien à lui et pas toujours courtoise de nous dire ce qui ne lui a pas plu, cela vaut quand même la peine de chercher en profondeur les causes de nos migraines.
Parfois résolu en 1 semaine, parfois en quelques semaines, la migraine liée aux indigestions alimentaires représente un pourcentage énorme des causes des migraines. (Le reste étant lié aux troubles émotionnels, aux chocs et aux pathologies plus lourdes et aux problèmes ostéoarticulaires).
Mon constat ? 90 % des personnes m’ayant consulté pour une migraine ont vu leur état s’améliorer en peu de temps ou disparaître suite à un rééquilibrage de leur intestin.
Cela vaut quand même la peine de s’y intéresser car cela ne tient parfois à rien. Mais tout travail démarre par une enquête alimentaire de détective donc au boulot !
Qu’est ce qui pourrait déclencher ce mal de tête ?Pourquoi avez-vous mal à la tête ??
1. L’IMPORTANT N’EST PAS CE QUE VOUS MANGEZ MAIS CE QUE VOUS DIGÉRÉZ !
LES INTOLÉRANCES ALIMENTAIRES
Comme expliqué dans mes précédents posts, les intolérances alimentaires sont des aliments que notre système immunitaire (en charge de notre défense) va reconnaître comme étrangers soit parce que c’était défini comme cela dès le départ (intolérance génétique : pas de chance… !) soit parce que votre microbiote a été affaibli par de nombreux facteurs (antibiotiques, défaut de mastication, stress…).
L’inflammation est la réponse à l’agression autrement dit « le combat » causant ainsi des dommages collatéraux et la migraine en est un.
Certains médicaments ont pour but d’éteindre l’inflammation et soulager la douleur. C’est le cas des antiinflammatoires par exemple. Ce qui est fort utile quand on a mal. Une petite migraine qui survient ponctuellement, et hop une petit comprimé et c’est terminé!
Mais lorsque cela devient trop fréquent, ne faudrait-il pas plutôt identifier l’agresseur ?
C’est tout l’objet de l’enquête. On pourra alors dans un premier temps retirer soi-même certaines aliments pendant quelques jours et les réintroduire par la suite en étant attentifs aux symptômes après consommation. Les tests d’intolérances alimentaires peuvent aider à identifier certaines intolérances alimentaires mais ne sont pas forcément indispensables si l’on est bien à l ‘écoute de son corps.
UN MICROBIOTE DÉSÉQUILBRÉ
Saviez-vous que notre intestin communique avec notre cerveau ? Nos bactéries intestinales font la pluie et le beau temps de nos émotions. Certaines bactéries pathogènes ont via leurs métabolites ou via les réactions inflammatoires qu’elles engendrent la capacité d’activer certaines zones du cerveau en rapport avec la douleur. Ainsi elles pourraient déclencher des migraines. C’est pour cela que la migraine est souvent constatée en cas de mauvaise digestion.
2. CONSTIPATION ET MAUX DE TÊTE
En cas de constipation, les matières fécales préalablement métabolisées et toxiques vont stagner dans le colon. Ainsi une partie pourra être réabsorbée au travers ses parois. Cela aura comme effet de déclencher des maux de tête ou de la fatigue mais aussi des baisses de moral.
3. PROBLEME DE DÉTOXICATION
Le foie, précieux organe est une machine à détoxifier.
En cas d’afflux de toxines lorsque l’intestin est poreux par exemple (en cas d’intolérances alimentaires ou de déséquilibre du microbiote intestinal) ou encore en cas d’exposition à des agents chimiques comme la peinture ou les vernis ou encore en cas de prise médicamenteuse, le foie organe de la détoxication sature et va synthétiser des protéines inflammatoires.
Ce qui peut également avoir pour effets de déclencher des migraines ou des maux de tête.
Vous aurez surement remarqué qu’après une anesthésie, vous aviez mal à la tête. Il s’agit des déchets toxiques des médicaments que votre foie tente de métaboliser mais lorsque la charge est importante il sature. RÉSULTAT : la migraine se fait sentir parfois accompagné de nausée .
Vos maux de tête s’accentuent également avec les produits ménagers.
4. LA MAUVAISE DÉTOXICATION DES OESTROGÈNES ET LE DÉSÉQUILIBRE HORMONAL
En cas de déséquilibre hormonal : ménopause, règles irrégulières ou syndrome prémenstruel marqué, des migraines peuvent apparaitre. C’est très souvent lié à une mauvaise détoxication des œstrogènes.En effet les œstrogènes doivent être éliminés et détoxiqués (cela passe également par le foie) ;
Le rapport 2OH/16OH.
On peut évaluer en médecine nutritionnelle le rapport entre les bons et les mauvais œstrogènes reflet de leur détoxication. Lorsque ce rapport est trop bas, cela est le reflet d’une mauvaise détoxication des œstrogènes. C’est souvent le cas en cas de carence en certains micronutriments et lorsque le foie est surchargé. Ce qui pourra être à l’origine de syndrome prémenstruel marqué avec migraines , bouffées de chaleur nocturne chez les femmes en périménopause mais aussi prise de poids hormonale (particulièrement localisée au niveau de la ceinture abdominale).
Mais c’est aussi le reflet d’un risque plus élevé de cancer du sein chez la femme et de la prostate chez l’homme.
5. UN TAUX D’ HOMOCYSTÉINE ÉLÉVÉ
L’homocystéine est un métabolite intermédiaire toxique que l’organisme doit absolument dégrader ou recycler en un composé non toxique.
En cas de carence vitaminique notamment pour les vitamines du groupe B ; l’homocystéine s’accumule. C’est un acide aminé pro-inflammatoire et pro oxydant qui va augmenter les risques cardiovasculaires notamment l’athérosclérose mais aussi les maladies neurodégénératives, rhumatismales, les fausses couches à répétition, dépression … mais aussi les migraines !
Comment baisser le taux d’homocystéine ? par l’apport de vitamines du groupe B (B6, B9, B12). Mais pour 15 % de la population, cette homocystéine peut s’accumuler en raison d’un polymorphisme génétique sur un gène appéle MTHFR (méthylènetétrahydrofolate réductase).
La MTHFR permet la destruction de l'homocystéine. En cas de déficience en cette enzyme, l’homocystéine va s’accumuler. Ce qui peut avoir pour conséquence des migraines à répétition. Le retour à une valeur normale grâce au rééquilibrage micronutritionnel pourra alors être la solution aux migraines.
Je contrôle dorénavant systématiquement les taux d’homocystéine en cabinet car une élévation peut induire des troubles de santé graves. Ainsi je peux leur épargner cela en rééquilibrant ce taux.
6. LE STATUT EN ACIDES GRAS :
LA FAMEUSE BALANCE OMEGA 3 /OMEGA 6
C’est un rapport directement corrélé à la douleur et à l’inflammation reflet de la proportion entre les bons et les mauvais acides gras de l’organisme. En cas de faible apport ou de défaut de synthèse des bons acides gras : les omega 3, la réponse inflammatoire sera exagérée. C’est justement le cas chez les personnes qui mangent tres peu de poissons ou qui ont des carences en fer(le fer étant nécessaire à leur synthèse). Et /ou chez les mangeurs de viandes ou de charcuteries, ce rapport penchera vers les mauvais acides gras. Ce qui contribuera à augmenter la réponse inflammatoire et les migraines ;
Le rééquilibrage par l’alimentation mais surtout l’apport d’omega 3 pourra alors modifier cette réponse et la faire basculer dans le bon sens. Le statut en acide gras est une analyse que je pratique dans ma prise en charge notamment chez les personnes qui présentent des migraines ou des douleurs.
MON APPROCHE EN BIOLOGIE D’INVESTIGATION PRÉVENTIVE
L’identification des principales intolérances alimentaires par le principe éviction-réintroduction des aliments ou par test sanguin
La mesure de l’homocystéinémie
La mesure du gène MTHFR dans certains cas
Le statut micronutritionnel et le statut en acides gras
L’évaluation des enzymes du foie
MES CONSEILS EN SUPPLÉMENTATION
LABORATOIRE ALZIA :
Rééquilibrage intestin + détoxication du foie :
Rééquilibrage alimentaire = Le retrait des aliments les plus incriminés dans les intolérances alimentaires + changements alimentaires
Si troubles hormonaux(évoqués plus haut) et syndrome prémenstruel marqué :rééquilibrage statut en acide gras et oestrogènes :
Si carences en vitamine D : calmer la réponse inflammatoire par la supplémentation en Vitamine D :
ANNE-MARIE PAVERANI